Le Collectif Citoyen Talençais et les Municipales de Mars 2014 - confer le Dazibao n° 20
Quinze ans d’engagements, de combats de citoyens qui ont voulu « se mêler de ce qui les regarde », c’est-à-dire de la vie de leur commune, et ceci au-delà des échéances électorales.
Des citoyens organisés en associations, pour s’opposer à des projets néfastes pour la commune, comme la destruction du patrimoine architectural et végétal communal (école Joliot-Curie, maison Labro, parc Sourreilh, bois Lafitte, prairie Bel Air ...), pour demander une vraie politique en matière de déplacements doux (pont St Marie, vélos...), contre la malbouffe et les passe-droit (Mac Do), pour sauvegarder l’école maternelle Picasso, pour exiger une offre de logements variée et arrêter la densification galopante via des projets immobiliers profitant d’abord aux promoteurs.
En 2002 ils ont créé des Conseils de quartier, un réseau inter associatif d’information et d’échange la CoorCiTal, et un journal citoyen, Dazibao.
Ce combat et cet engagement associatif, ont abouti à la création du Collectif Citoyen Talençais avant les élections municipales de 2008. Nous avons proposé notre plate forme et nos idées en matière de services publics de proximité, de déplacement, de logement, d’équipement collectif, de démocratie participative associant l’expertise et le diagnostic des citoyens au pouvoir représentatif...
Notre conseillère municipale, Petra Rosay, a porté ces idées au sein de l’opposition de gauche pendant ces six dernières années.
Aujourd’hui, face à la liste de droite dirigée par A. Cazabonne, la gauche n’a pas réalisé l’unité. Le CCT, refusant d’ajouter à la confusion, tient cependant, à travers ce journal, à contribuer à la nécessaire alternance.
Pour les élections de 2014, il va de soi que nous souhaitons toujours la sortie des sortants : qu’ils partent avec leurs amis promoteurs, leur clientélisme, leurs consultations bidons… 30 ans ça suffit! Il faut une alternance à Talence, le renouvellement infini des mandats facilite la corruption et la professionnalisation de la politique, tout le contraire de ce que nous revendiquons.
Le collectif citoyen remet en débat ses propositions pour Talence. Il continuera à jouer son rôle en défendant ses propositions quels que soient les vainqueurs de l’élection par l’information, l’éducation, la mobilisation. Il sera avec les Talençais qui veulent développer le bien être collectif.
30 ans ça suffit ! Profession, homme politique. Trente ans de pouvoir, dans la même majorité municipale de droite, sans partage, sans alternance, depuis 1983. Trois mandats de Maire, 1995-2001, 2001-2008, 2008-2014, c’est aussi cela le cumul des mandats, le cumul dans le temps.
Six ans, le mandat électif le plus long de nos institutions républicaines avec celui des sénateurs, une éternité lorsqu’on le triple.
Le pouvoir très étendu d’un Maire, « un roi en son royaume » déterminant pour notre vie locale, notre quotidien, notre environnement.
Le pouvoir d’un patron de majorité, qui vous assure 80% des sièges au conseil municipal si peu que vous ayez une majorité dans les urnes, qui vous permet de gouverner pratiquement sans contrepouvoir.
On peut rêver mieux pour une démocratie moderne surtout lorsqu’elle est locale.
« Une ville c’est un laboratoire de la démocratie et du vivre ensemble » dit notre bon Maire, oui mais sans changer le patron, juste en faisant tourner les citoyens dans leurs tourniquets !
Durer.
Durer en politique c’est un objectif qui finit par devenir une obsession, une maladie qui vide de son sens la démocratie, qui se nourrit de clientélisme, de copinage et de réseaux. Chez nous à Talence c’est M. Chamakh, footballeur et bâtisseur, ce sont les 600 000 Euros de subvention municipale pour l’Ecole des sports motorisés, les permis de construire à gogo pour quelques promoteurs immobiliers qui ont rempli notre commune d’immeubles de 5 étages et demi et de résidences hôtelières...
Durer en politique c’est aussi finir par ultra personnaliser la fonction, imposer ses vues, se complaire dans l’absence de débat contradictoire et démocratique.
Durer en politique, c’est faire de la commune, son domaine, son territoire, son fief, conçu par vous, selon vos goûts, les administrés devant s’adapter.
Changer.
Changer c’est casser les réseaux constitués au long cours et ça fait un bien fou à la démocratie et aux citoyens.
Faisons un geste pour la démocratie locale, Talence a vraiment besoin d’alternance.
30 ans ya basta !