Je suis Maire, mais je n’y peux rien !
A Talence, nous avons un étrange édile qui participe à tous les mouvements citoyens sur la commune. Pas un rassemblement pour la défense des services publics, pas une manifestation pour tel ou tel espace vert menacé, sans sa présence bienveillante.
Il est là, il s’exprime, il communique et affiche son soutien aux mobilisations citoyennes, et suit le mouvement avec beaucoup de constance.
Mais cette posture de proximité, à force de répétitions, finit par nous interroger. Pourquoi se déplacer alors qu’en amont il a disposé de toutes les informations et de nombreux leviers sur ces questions sans en avoir rien fait ?
Parce qu’il fait de la communication à 2 niveaux.
Je suis un décideur et ce qui arrive est apprécié par les talençais, j’en suis le principal artisan. Par contre pour tout le reste, je suis une victime de l’Etat: fermeture des services publics (Le Centre médico pédagogique pour enfants les Dominos, les Postes Robespierre et Santillane, l’agence Pôle Emploi, la trésorerie, le guichet de la gare Médoquine, la CPAM…). Je suis une victime du PLU, de la règlementation, de l’appétit du privé... toutes choses qui sont bien au-dessus de moi.
Déclasser les « Espaces Boisés à Conserver », il ne s’y oppose pas et utilise l’argument suivant: il faut un budget équilibré et lorsqu’un espace public est aménagé, il faut pour le financer toujours en céder une partie au privé (si possible à prix plancher), comme au Bois Laffitte ou au Parc Sourreilh.
Ainsi, lot par lot, on se retrouve avec une vente à la découpe de l’espace public disponible et, au final, ce sont les promoteurs qui font le plan d’urbanisme de Talence. Mais il est Maire et il n’y peut rien !
Nous avons le record du nombre de résidences hôtelières et étudiantes, un prix du mètre carré des plus chers de la CUB et des inégalités sociales de plus en plus fortes, mais le Maire n’y peut rien, il nous soutient !
Il est aisé de faire le même constat pour le « Plan de Déplacement Urbain ». Pas de véritable alternative à la voiture, un simulacre de soutien au pôle multimodal de la Médoquine qui pourtant pourrait améliorer considérablement le quotidien des habitants et le respect de l’environnement, puisque parallèlement il délivre des permis de construire sur les terrains indispensables au développement de ce pôle.
Des centaines de cyclistes risquent l’accident chaque jour cours Gambetta, sans piste cyclable mais il est Maire et il n’y peut rien ! Il était pourtant Vice-président à la CUB, en charge du tramway, lors du réaménagement du cours Gambetta !
Comment ne pas remarquer sa complaisance face aux appétits des investisseurs et la fidélisation de certains architectes devenus incontournables pour l’aménagement urbain dans notre bonne ville.
L’équipe de Dazibao