Participation de l'association Casse-Muraille à la concertation du PLU 3.1 – Janvier 2011
Contribution N°2
Dans le cadre de la concertation lancée par la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB) sur le PLU3.1, l'association Casse-Muraille souhaite souligner la nécessité urgente d'une nouvelle réflexion sur le développement urbain de Talence et l'engagement d'une véritable concertation avec l'ensemble des acteurs de la commune (associations, collectifs, riverains,...) concernés par la politique de la ville.
Le document de présentation du PLU3.1 insiste sur plusieurs fondements et principes qui devront guider la révision générale des différents PLU de la CUB, et tout particulièrement :
1- repenser le territoire par la nature et le paysage
2- travailler sur le triptyque du développement durable pour le développement d'une ville de proximité équitable, viable et vivable.
Notre association pense que ces orientations ne sont pas respectées à Talence, et ne se satisfait pas des discours de M. le Maire. Ces discours cachent en réalité une destruction continue des derniers espaces verts de Talence, ville la plus dense de la CUB, en totale opposition avec le concept d'une ville durable et vivable. A titre d'exemple, les ventes récentes d'espaces publics en vue de diverses opérations immobilières sur la prairie Bel Air, rond point de Crespy et sur le square Robespierre, ou celle soutenue par la Mairie sur le terrain EDF, la destruction du Bois Lafitte, et les menaces pesant sur certaines parties du domaine universitaire comme le Parc Lamartine, illustrent l'opposition avec les objectifs du PLU 3.1.
La perspective du renouvellement de la population liée à l'arrivée de familles avec enfants, la poursuite de la densification de la commune souhaitée par la CUB, et la nécessité pour chaque habitant de disposer d'espaces verts publics de proximité justifient dès lors une protection augmentée de ces espaces, et tout particulièrement les propriétés appartenant à des établissements publics scientifiques comme l'université de Bordeaux, ou industriels comme EDF.
Nous tenons à souligner tout particulièrement que le classement de quelques arbres en espaces paysagers à protéger (EPP) qui se sont récemment développés à Talence, et qui permettent en réalité le plus souvent une urbanisation de ces espaces en ne préservant que quelques arbres isolés, ne compensent nullement la disparition de 100 000 m² d'espace boisés classés (EBC) entre l'ancien plan d'occupation du sol et le nouveau PLU, ainsi que le besoin de développer plus encore les espaces verts dans la ville.
Au delà du seul bois de Thouars qui subit une fréquentation déjà importante et un grignotage progressif de ses abords, Talence a la chance de posséder encore quelques espaces naturels dispersés sur son territoire, souvent associés à d'anciennes propriétés bourgeoises. Ces espaces constituent un maillage essentiel pour l'accueil de la faune et de la flore sauvage et agrémentent notre univers urbain de plus en plus artificiel, en hébergeant notamment des rapaces nocturnes, des petits mammifères et des fleurs de tout type. Malheureusement la pression immobilière fait disparaître ces parcs peu à peu et insidieusement. La véritable réponse à cette évolution néfaste de notre cadre de vie est d'augmenter la protection de ces espaces afin de faire baisser la spéculation immobilière les affectant. Seule une volonté politique affirmée permettra cette évolution indispensable au bien-être futur des habitants de Talence.
Nous demandons donc dans le cadre de cette révision qu'une véritable réflexion sur la place de la nature en ville, et la préservation des espaces verts et naturels soit lancée sur la commune pour permettre la mobilisation de tous les citoyens qui souhaitent participer à cette démarche. Il devra notamment viser à
1- augmenter sensiblement la superficie des espaces boisés classés.
2- Veiller à conserver un maillage sur le territoire communal, en particulier à résoudre le manque d'espaces verts dans certains quartiers comme le quartier nord.
3- Dresser un inventaire des espaces remarquables ou indispensables à la vie sauvage, et réfléchir à une trame verte intra et inter-cité qui est une nécessité au maintien de la biodiversité dans les villes.
4- Réfléchir plus précisément pour que la densification de Talence se fasse prioritairement sur des espaces déjà construits, selon un programme de qualité, conforme au PLU, et soumis à l'appréciation des habitants.
5- Identifier systématiquement des solutions alternatives lorsqu'une opération d'intérêt collectif fait disparaître un espace non construit (jardins, espaces verts, espaces boisés classés,...) et démontrer que la solution proposée est la seule réalisable. Dans le cas contraire, les pertes pour la biodiversité et le bien-être des habitants devront être identifiées et publiées, et une compensation devra être proposée (par exemple une autre surface à renaturaliser).
6- Promouvoir et développer les projets collectifs autour de la nature, de la biodiversité, et du jardinage biologique en ville, ainsi que des lieux publics ouverts permettant la rencontre entre habitants.
Talence le 26 janvier 2011
Association Casse-Muraille
21bis impasse de la Fauvette
33400 Talence